Diriger une agence web, c’est souvent une réalité que l’on perçoit de l’extérieur à travers les projets livrés, les sites en ligne ou les stratégies mises en place pour les clients. Mais derrière cette façade visible se cache un quotidien fait de décisions, de priorités à arbitrer, de management et d’adaptation permanente à un environnement qui évolue vite.
Pour cet article, nous avons choisi de donner la parole à Cédric Caria, directeur de Multimed Solutions, afin de partager un regard concret sur son rôle au quotidien. L’objectif n’est pas de livrer un discours théorique sur l’entrepreneuriat ou le management, mais plutôt de revenir, de manière simple et sincère, sur ce que représente réellement la fonction de dirigeant au sein d’une agence web.
Énergie, responsabilités, pression, évolution du métier et apport de l’expérience : à travers cette interview, Cédric Caria revient sur les enjeux qui structurent son quotidien et sur la manière dont il aborde son rôle de directeur aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous prend le plus d’énergie aujourd’hui dans votre rôle de dirigeant ?
« Ce qui me demande le plus d’énergie aujourd’hui, c’est de maintenir une orientation claire pour toute l’équipe et de m’assurer que chacun reste motivé, engagé et efficace sur les bonnes priorités.
Dans une agence comme la nôtre, les projets sont variés, les sollicitations nombreuses et le rythme parfois soutenu. Mon rôle consiste à donner du sens, à rappeler régulièrement le cap et à faire en sorte que les efforts individuels restent alignés avec les objectifs collectifs.C’est un travail de communication permanent, mais aussi de management au quotidien. Définir une direction ne suffit pas : il faut l’expliquer, la reformuler, l’ajuster selon les contextes et rester disponible pour accompagner l’équipe, notamment dans les périodes de charge ou d’incertitude. »
Qu’est-ce qui vous semble le plus sous-estimé dans le métier de patron ?
« L’aspect psychologique est clairement sous-estimé. On parle souvent de stratégie, de développement ou de performance, mais beaucoup moins du rôle de “coach” ou de “gardien du moral” que doit assumer un dirigeant.
Être patron, c’est accepter d’être la personne qui absorbe une partie des tensions, qui rassure quand l’environnement est instable et qui doit continuer à avancer, même lorsque la situation est inconfortable.Il y a aussi cette responsabilité implicite : afficher une certaine sérénité, trouver des solutions et manager, même lorsque les choses sont tendues en interne ou en externe. C’est une dimension profondément humaine du rôle de dirigeant, mais aussi l’une des plus exigeantes sur la durée. »
Qu’est-ce qui est plus difficile aujourd’hui qu’il y a quelques années ?
« Le rythme de l’évolution technologique est clairement plus intense qu’auparavant, tout comme les attentes de réponse immédiate. Les outils, les usages et les pratiques du digital évoluent très rapidement, ce qui impose une veille constante et une remise en question régulière des méthodes de travail.
À cela s’ajoute un environnement business devenu beaucoup plus instable et imprévisible. Les demandes évoluent vite, les contextes changent, et il faut être capable de s’adapter rapidement, aussi bien sur le plan stratégique qu’opérationnel. Cette réalité demande davantage d’agilité et de capacité d’anticipation qu’il y a quelques années. »
Qu’est-ce qui, au contraire, est devenu plus simple avec l’expérience ?
« La prise de décision est clairement devenue plus fluide avec l’expérience. Avec le temps, on apprend à faire confiance à son intuition et à son vécu. On comprend aussi qu’attendre d’avoir 100 % des informations avant d’agir est souvent irréaliste, surtout dans un environnement aussi mouvant que le digital.
L’expérience permet de trancher plus rapidement, d’assumer ses choix et d’accepter l’idée que certaines décisions pourront être ajustées par la suite. Cette capacité à décider dans l’incertitude apporte plus de sérénité au quotidien et permet d’avancer plus efficacement, pour soi comme pour l’équipe. »
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